Les retours de relecture de fond : Moïra sur le Livre 1

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📖Journal d’écriture

Cela fait plusieurs semaines que je repousse ce gros morceau : finir les reprises de texte basées sur les retours de Moïra. Parfois certaines choses donne l’impression d’être démesurées par rapport à ce qu’elles sont, tant on souhaite bien faire. Le risque est de ne rien faire du tout ! Donc… je m’y mets et tant pis si c’est imparfait ou qu’il faut encore reprendre après !

Mes sessions du soir sont consacrées à un autre volet de casse-tête : « L’emprise de l’ogre », qui met en scène des personnages différents sur les JOUR 1 à JOUR 6. L’ambiance n’est pas la même et c’est une expérience assez étrange de regarder une histoire du point de vue des antagonistes ou des figurants (et bien sûr, de leur point de vue, ce sont les autres les antagonistes…).

J’arrive à présent en vue de la fin du JOUR 2 dans cet « univers parallèle » et la focale est le mystère des crimes des Rocheuses. Voici l’accroche que j’avais rédigé en commençant ce chantier:

Voilà onze ans, un groupe d’amis se réunissait dans un chalet luxueux pour passer quelques jours de vacances en hiver. Leur séjour devint un cauchemar dont seuls trois réchappèrent. Aujourd’hui Éline Cliffe est enfermée à l’asile psychiatrique de Blakova, accusée de l’ensemble des meurtres tandis que Maxim Arakel Lastôr mène l’existence d’un riche héritier de famille fondatrice de Demigo. Ce qu’il vit dans les souterrains à l’époque continue de le hanter et le pousse à déchirer le Voile des évidences superficielles.

Histoire de ne pas changer les bonnes habitudes, j’ai changé d’avis sur le détail des crimes. Au début tout me paraissait simple, et quand j’ai examiné le détail, je n’étais plus du tout convaincue, et je suis passée par la phase terrible de « tout ça est en carton-pâte » et autre « c’est tellement cliché! ».

J’ai donc recommencé à étudier chacun des personnages, sa vie, ses ambitions, et croisé avec les événements que je voulais conserver. Les questions « pourquoi ? » et « comment ? » revenaient sans cesse, et j’ai examiné plusieurs variantes. Cela me rappelle le problème de l’incendie : j’avais créé un problème sans avoir la moindre idée de la manière dont j’allais le résoudre.

On pourrait se dire que ce n’est pas très intelligent, et c’est comme ça qu’on arrive à des intrigues bancales. Mais il y a une différence entre mon cas et les séries télévisées à arc narratif ouvert : j’écris l’intégralité, et donc si je tombe sur un os, je reprends tous les textes depuis le début. Cela relève donc plutôt de la folie expérimentale. J’ai repris intégralement la structure deux fois dans cet esprit. Je me prépare déjà refaire la même chose entre janvier et juin 2025 !

En attendant, je peux me permettre le luxe d’insérer ici et là quelques phrases qui manquaient pour rendre plus consistante la résolution de mon mystère criminel. C’est ce à quoi je m’apprête. Je me suis réveillée ce matin en me disant « hey, c’est peut-être ça le sujet de ce chantage ? ». Je bloquais depuis… je ne sais plus exactement. Je dois explorer cette piste attentivement pour vérifier si ce n’est pas une de ces séduisantes « fausses bonnes idées ».

🔷Qu’est-ce que la relecture de fond ?

Une vue d’ensemble et un dialogue

Avant de m’attarder sur le dialogue avec Moïra, je rappelle dans les grandes lignes en quoi consiste la relecture de fond. Elle vise sommairement à vérifier :

  • Cohérence : Est-ce que ça tient la route ?
    • Caractères et ton des dialogues
    • Événements, chronologie
    • Société, monde
  • Fluidité : Est-ce que je comprends ce que je lis ?
  • Intérêt : Est-ce que j’ai envie de poursuivre ma lecture ?

Les niveaux « débutant » et « intermédiaire » de la relecture de fond consiste à repérer les problèmes et expliciter leur existence. La différence se fait sur le nombre et le type de soucis identifiés.

Le niveau « expert » consiste à avoir une vision d’ensemble du manuscrit et repérer les anomalies qui s’étalent sur plusieurs chapitres. Par exemple un personnage qui sait une chose en « JOUR 1 » et on se rend compte plus tard qu’il ne pouvait pas avoir l’information, du fait d’autres développement.

Les relecteurs de fond sont tous en mesure de faire des suggestions de correction. Avec une vision d’ensemble experte du texte, les propositions peuvent toucher à la structure même de l’ouvrage. Certaines réorganisations ont des résultats très positifs, même indirectement sur des passages qui paraissaient « bons ».

Dans tous les cas, la relecture de fond sera plus efficace si l’auteur parvient à exprimer, expliciter ce qui est important pour lui, et ce qu’il vise. C’est un dialogue :

  • L’auteur explicite sa vision « méta » texte, ce qu’il cherche, ce qu’il ressent, ce qui le fait douter…
  • Le relecteur de fond examine le texte pour lui-même, mais en connaissant l’objectif, son analyse est plus aiguisée. Il peut faire des propositions pour résoudre les problèmes emmêlés.
  • L’auteur reprend avec une démarche visant à la fois à clarifier le texte, et sa pensée à propos de son travail.

Les versions

J’essaie de garder des traces de mes reprises, mais ce n’est pas parfait. Globalement, je note V1, V2, V3, etc. à chaque fois que je retravaille des paragraphes ou que je fais une grosse relecture de structure ; et les « .1 », « .2 », etc. pour les corrections de coquilles. Comme il arrive que j’oublie de noter ça, il faut partir du principe que la version est un minimum.

Certains chapitres cependant ont très peu évolué depuis leur V1.0, et la mention de V2.0 ou V3.0 signale surtout que je les ai relus attentivement pour parfois insérer ou retrancher une phrase s’articulant avec des informations distillées ailleurs.

Au final, les notes de fin de chapitre m’aident à me rappeler des difficultés rencontrées et des grandes lignes de l’historique de reprise. Compte-tenu du fait que j’écris sur des périodes de plusieurs mois, en articulant des milliers de pages, un support mémoriel est tout à fait précieux.

Les intervenants

Le temps est une denrée précieuse, et chacun tente de l’investir dans ce qui a du sens pour lui. La relecture de fond est une activité qui est chronophage, et qui requiert un mélange de sens critique, d’analyse, d’esprit de synthèse, de culture littéraire et de psychologie.

🔷Retours de Moïra, reprises et commentaires

■ L’incipit : un casse-tête sans fin?

L’incipit désigne le commencement du texte, et il représente l’enjeu de parvenir à intéresser suffisamment le lecteur pour qu’il ne repose pas immédiatement l’ouvrage.

Avant la relecture globale de Moïra, le premier chapitre avait déjà fait l’objet de plusieurs reprises : pas assez clair, trop cryptique, trop elliptique, personnage pas assez attachant… J’ai connu les phases de « je n’y arriverai jamais » alternant avec « il ne fait aucun effort, c’est pourtant évident !« . Oui, même en sachant rationnellement qu’il faut reprendre, le réflexe d’abandon ou de rejet existe. C’est un signe de fatigue et de découragement typique face à une difficulté dont on ignore comment la surmonter.

Aussi quand à la V6.0, enfin, j’ai des retours très convaincus de deux lectrices, j’en ressens un profond soulagement.

Pour commencer le début est excellent, j’ai accroché dès les premières lignes donc ça c’est un excellent point ^^

Cependant, même si j’arrive à un progrès substantiel sur ce début d’ouvrage, je gage qu’il y aura un jour ou l’autre un lecteur ou une lectrice qui pointera encore des choses. D’ici là, je tâche d’avancer sur le reste, histoire de ne pas remplir un tonneau des Danaïdes.

Empreinte effacée (début du premier chapitre)

Les cavernes devenaient moins brumeuses. Cela annonçait-il une proche sortie vers un monde matériel ? Il ne fallait surtout pas commettre d’erreur ! La Voyageuse cherchait depuis si longtemps à se libérer… Depuis des années, des décennies ? Peut-être des siècles.

Ses sens étaient engourdis – encore plus qu’ailleurs. Elle se sentait enveloppée d’une tiédeur terne, sans source de chaleur. Elle voyait en grisailles, sans lumière. Réfléchir lui demandait un effort considérable. Il devenait si facile d’être inattentive… Autour d’elle, les vapeurs du Léthé dansaient en volutes fantomatiques. Elles masquaient le chemin qu’elle empruntait, et engloutissaient les tunnels dont elle venait. Les eaux du fleuve de l’oubli suintaient partout dans la Colline Creuse ; elles muaient en un brouillard vivant qui érodait les mémoires aussi sûrement que les ruissellements sculptent les roches des cavernes.

Au cours du périple de la Voyageuse, les brumes du Léthé avaient dissous le souvenir de son nom, de sa vie passée, et de tout ce qui lui aurait permis de déterminer son lieu d’origine. Sa mémoire n’était plus que réminiscences des domaines infernaux qu’elle avait visités. Il ne lui restait que son « linceul », un vêtement de soie d’araignée qu’elle avait confectionné. Si elle n’avait pas pris la précaution de les coudre, elle aurait dû voyager nue. Tous les effets personnels ordinaires étaient inéluctablement effacés en même temps que l’identité de leurs porteurs.

La Colline Creuse formait un immense dédale emmêlé où il était particulièrement délicat de s’orienter. Il ne fallait jamais regarder en arrière. Elle avait déjà commis cette erreur autrefois – par ignorance ou par épuisement. Comment ne pas avoir la tentation de se retourner en entendant des voix appeler derrière soi ? Quiconque cédait à cet élan se retrouvait aussitôt dans une partie similaire et différente de la Colline Creuse. La géographie était bouleversée. Tout était à recommencer. 

Tous ces chemins emmêlés et mouvants reliaient des lieux situés indifféremment dans des mondes matériels ou spirituels. Il était très facile de trouver une voie menant aux Cercles infernaux, mais en repartir s’avérait bien plus difficile. La Voyageuse avait essayé à plusieurs reprises, se lançant en quête d’une issue parmi les tunnels infinis qui tournaient et s’entrecroisaient. À chaque fois, elle était retournée dans les puits et les niveaux les plus profonds.

■La Voyageuse

Ce personnage était mon point de départ dans l’intrigue : déphasé, se taisant pour ne pas mentir ni se fatiguer à se justifier ; dépourvu de peur ; perplexe. Dans mon esprit, c’était un « témoin » du monde, qui s’incarne par le regard qu’on pose sur lui et le destin qu’on lui donne par l’attente qu’on place en lui. C’est une image qui m’accompagne depuis longtemps, comme une rêverie.

D’une certaine manière, ce protagoniste est un cousin du « slender man » et autres créatures des mythologies contemporaines qui assistent aux catastrophes sans interagir. C’est un observateur qui est prit dans le jeu, presque un lecteur incarné dans le livre qu’il lit.

C’est aussi une sorte de rêveur lucide qui n’a pas peur, car il sait qu’il n’y a pas de conséquence à craindre aux événements vécus. Et d’une certaine manière, le lecteur est lui-même en position de rêveur lucide : il ne lui arrivera rien.

Cette base a été retravaillée après les accusations sauvages de « grosbillisme » à propos de ce personnage, et autres « on ne s’inquiète jamais pour elle », et en sous-entendu, il n’y a pas vraiment d’enjeu. Le problème de la malédiction est apparu lors du travail sur l’incendie, et il s’insérait dans la dynamique générale d’emprise et de libération (sortie des enfers) qui se révélait la ligne directrice de tout l’ensemble.

La Voyageuse peut aussi être comparée à « Rêve / Dream » dans Sandman (du moins l’image que je m’en suis formée sur le seul premier épisode de la série Netflix). Être invoqué et enfermé longtemps, c’est contrariant, mais ce n’est pas la fin.

Si je ressentais de la proximité avec la Voyageuse, la sensation d’être égarée et sans aucun repère dominait pour moi. Je la voyais plutôt une vulnérabilité confiante qu’une « héroïne », et en aucun cas une personnage « cool » ou « super héroïque ». Or, tant la qualification de « gros bill » que de « super héroïne » est arrivée sur les premières versions des textes, et j’étais vraiment perplexe. Je n’arrêtais pas de me dire « mais pas du tout ! ». J’ai tâché de travailler la malédiction, les limites du personnage, et après tout ça je lis…

[JOUR 2 ]On la sent complètement en décalage par rapport à Jul et à ce monde. J’avoue que j’aime beaucoup son calme et ses phrases très rares mais à chaque fois percutante ^^ (elle est vraiment beaucoup trop cool comme personnage ^^)

Et Moïra maintient sa position ferme sur la coolitude de la Voyageuse.

■Le premier enfer et la fin du JOUR 1

Comme l’incipit, c’est un chapitre que j’ai repris plusieurs fois. Il ne paraissait pas clair, trop complexe, pas fluide, pas… je ne sais plus vraiment le détail, mais en gros, ça n’allait pas.

La Voyageuse : elle a l’air d’avoir vécu un enfer aux Enfers… on sent effectivement que c’est une voyageuse au travers du récit : son habileté à utiliser le puits, le fait qu’elle veuille découvrir les autres cercles, sa volonté de partir pour explorer. On sent bien que les cités axiomatiques ne sont qu’une pause sur son chemin.

Hêlagilde : j’aime bien l’ambiguïté qu’elle apporte : on ne sait finalement pas si elle a ou non voulu partir avec la Voyageuse ou si elle ne jouait un rôle que pour l’attirer et la convaincre de rester… et j’aime bien que le fait d’avoir ce personnage identifié dans les Enfers : ça retire tout de suite le côté terre désolée peuplé uniquement de monstres. De la même façon son côté « parfait » en apparence la rend très intéressante et intrigue et illustre que les enfers n’enferment pas que des êtres abominables

Ce chapitre est passionnant d’un point de vue lore : on y apprend vraiment plein de choses sur les Enfers ! En plus on en découvre un peu plus sur la Voyageuse, qui elle est et ce qu’elle a vécu

L’ambiguïté d’Hêlagilde exprime mes propres doutes sur le personnage. Il est inspiré d’une personne réelle (qui probablement ne se reconnaîtrait pas !). Moi aussi je me demande ce qu’elle pensait vraiment, si toutefois elle avait une pensée claire sur la situation. Mon sentiment, c’est qu’Hêlagilde a caressé l’idée de partir comme d’autres envisagent de tout plaquer et faire le tour du monde, c’est à dire sans vraiment en avoir l’intention. C’est une idée vague et qui ne saurait remplacer une situation de contrôle et de pouvoir. J’ai décrit ce personnage tel que je le percevais et le comprenais. Il y a peut-être d’autres lectures, plus justes que la mienne.

■ Alvise Spinelli : la rumeur avant le personnage

J’étais impatiente de voir la réaction d’un lecteur ou d’une lectrice découvrant le personnage du fait du travail réalisé à son propos. Je développe après, et vous mets d’abord quelques extraits des retours :

[Jour 1 – chapitre 2] De ce que j’ai compris c’est le premier fils d’Eufemia avant qu’elle ne se marie à Bob. Ça a l’air d’être un personnage intelligent et très manipulateur, un trait qu’il aurait hérité de son père. Son objectif est de prendre le pouvoir et s’assurer d’être l’héritier de la brigade. Du fait de son ambition dévorante, les harpies se méfient de lui (et ne le tiennent pas au courant de leur plan). Bob de son côté est parti enquêter à son sujet.

[Après le chapitre où Mel pense à ses souvenirs et aux rumeurs sur Alvise] Ça confirme que c’est une ordure quoi XD

[Avec Eufemia, sur le site de l’incendie] bien arrogant et sûr de lui mais il a l’air compétent donc bon… et clairement au vu des autres enfants d’Eufemia je ne sais pas sil il y a d’autres candidats qui lui arrivent à la cheville pour diriger un gang […] On sent quand même bien la chute d’Eufemia et la montée d’Alvise dans ce chapitre…

[Avec Georgina, sur le site de l’incendie] Encore une fois en position de puissance et il le fait bien sentir… je comprends pourquoi les 3 ne l’aime pas mais bon il a l’air terriblement efficace quand même ^^ (clairement une ordure mais très efficace)

[Jour 2] Enfin, il a droit à son chapitre !!!! et bien franchement il est loin d’être aussi méchant que le supposent les autres personnages… très froid et calculateur (j’aime bien ce genre de personnage ^^) mais malgré tout à chercher le plus possible à éviter les pertes inutiles. En tout cas j’aime bien la dynamique qu’ils ont dans son groupe ! ^^ (j’oublie pas l’accusation du meurtre de sa femme même si maintenant je suis curieuse de savoir sa version des faits…)

[JOUR 3] Il est quand même dans une position ultra dure à tenir dans ce chapitre… mais franchement il est brillant il faut le reconnaitre

Au bout d’une vingtaine de chapitre, Alvise a gagné le droit à ce qu’on écoute son avocat et qu’on ne le condamne pas d’office sur la seule foi des rumeurs ! Hourra !

… c’est une bonne nouvelle pour lui et pour moi, car la mauvaise impression qu’il donne d’abord était volontaire.

Comme beaucoup de personnages, Alvise Spinelli a été créé un peu par accident. Je ne suis même pas capable de retracer sa genèse de manière précise. Eufemia Spinelli avait quatre enfants (les dés), et j’ai conçu leurs traits principaux avec beaucoup d’hésitations, par petites touches, sans savoir où j’allais. Initialement, ce personnage n’apparaissait qu’à la fin du JOUR 4. Il y a eu un déclic, et tout est soudain devenu « simple » au sens où j’arrivais à l’écrire aisément. Ses dialogues figurent parmi mes préférés et ses mots (son ironie) s’imposent tout naturellement. Il est devenu l’un des protagonistes les plus importants.

  • Lors de la phase de réécriture de début 2023, j’avais pour objectif d’insérer des chapitres l’introduisant un peu plus tôt, parce que ça me faisait bizarre d’avoir un personnage central qui arrive si tardivement, alors qu’il est censé tout de même agir auparavant. A l’issue de cette phase, Alvise apparaissait pour la première fois avec son équipe au début du JOUR 2.
  • Lors des réécritures de début 2024, le JOUR 1 a considérablement été développé, mais Alvise n’avait toujours aucun chapitre dans lequel on a sa vision de la situation. Que faire ? Lui en donner un ?

Comme l’un des problèmes de ce personnage tient aux rumeurs qui courent à son propos, il m’a semblé opportun de ne justement pas lui donner l’occasion de s’exprimer durant tout le JOUR 1. En revanche, il est important, et le présenter semblait indispensable. Aussi, j’ai tenté la structure suivante :

  • Rumeurs : on entend parler du passé du personnage (son départ, son efficacité, son pedigree criminel, l’épouse qu’il est accusé d’avoir assassinée, son ambition, etc.)
  • La perception d’Alvise : ses pensées ne répondent pas directement à sa réputation, mais ses actes devaient introduire une dissonance pour amener le lecteur à douter. Les vérités à son propos arrivent progressivement en Livre 2 « Le dévoilement des Limbes » et sont plus explicites dans le Livre 4 « Le bûcher de l’innocence« .

Les retours de Moïra, chapitre après chapitre, m’ont permis de voir à quels moments le point de vue de la lectrice ont changé. J’étais heureuse de constater que la structure remplissait sa fonction prévue.

■Mel Malchaï : séductrice, garce, survivante et casse-tête

Ce personnage fait partie de ceux que j’ai du mal à vraiment cerner, avoir en main, et par conséquent à écrire avec aisance. Elle tient de l’archétype de la « femme fatale » du film noir, et en même temps c’est un personnage ambitieux, avec des maladresses, et un problème d’emprise surnaturelle qui influence son comportement au début au point que notre lectrice s’interroge sur sa santé mentale.

Mais les difficultés pour moi ne s’arrêtent pas là. Mel Malchaï quitte la ville à la fin du JOUR 1. Or, toute l’intrigue se déroule à Demigo. Lors des reprises de 2024, j’ai donné plus d’importance à Mel, et cela me semblait cohérent avec les problèmes qu’elle pose à Eufemia Spinelli. Mon idée était de clore avec Mel après la fin de son dernier problème, dans le train. Malheureusement, notre lectrice n’était absolument pas convaincue par le chapitre considéré. J’ai le choix entre :

  • (a) couper net ce chapitre, mais ça m’embête, je ne trouve ça pas propre de finir sur un cliffhanger alors que Mel sort durablement de la toile de la malédiction
  • (b) examiner de nouveau le chapitre critiqué à froid pour le reprendre et le rendre plus solide.

[premier chapitre du personnage] Mel a l’air de complètement perdre pied… les nombreuses coupures dans ce chapitre, changement de sujets dans ce chapitre se prêtent bien à sa personnalité. On sent bien le chaos qui règne dans son esprit, j’ai l’impression qu’il pourrait y avoir du surnaturel, d’un autre coté elle a l’air de bien se shooter donc ça pourrait totalement des délires dû à son état

[deuxième chapitre] un chapitre beaucoup plus clair la concernant… et elle s’en est bien sortie à la gare, je pensais que ça serait plus tendu que ça ! (après c’est pas dit que tout se passe bien dans le train non plus ^^’)

[Le drame] Bon je suis désolée mais clairement c’est le chapitre qui m’a de loin le moins convaincue jusqu’à présent… il n’apporte pas grand chose je trouve ^^’ […] j’ai le sentiment que ça tire un peu en longueur alors que le gros de la tension est déjà retombé […] Pour moi la conclusion est assez évidente dès le début du chapitre et le chemin pour arriver à cette conclusion n’apporte pas d’éléments nouveaux je trouve… ton roman a un rythme soutenu en terme de dévoilement d’éléments narratifs et ça colle bien à ton style avec des phrases courtes et percutantes alors que là tu fais un chapitre lent, sans gros enjeux et attendu qui n’est pas vraiment dans le style du reste. Je suis un peu dure parce qu’on sent quand même le duel et la tension derrière mais je ne le trouve pas prenant. Je suis désolée de devoir taper sur ce chapitre mais je préfère être transparente.

Alors ? Parviendrai-je à sauver mon dernier chapitre de Mel (qui n’est objectivement pas long, j’ai vérifié son signage) ? Trouverai-je un angle pour l’alléger ou apporter un contenu plus déterminant ? … Nous le saurons au prochain épisode !

Note du 21 mai 2024 : j’ai repris le chapitre. J’ai fait quelques coupes, mais elles restent légères. En revanche, j’ai ajouté des éléments en conclusion pour préciser que « non, tout n’est pas si évident ». Pour moi c’était clair que le personnage se trompe, mais apparemment ce n’était pas transparent pour le lectorat. J’aurais pu laisser, mais comme c’est le dernier chapitre de Mel avant longtemps, personne n’est là pour la contredire.

■Lucia Spinelli : la princesse qui n’en peut plus de sa tour

Lucia est un des premiers personnages de l’histoire, apparue dès la première phase d’écriture. J’avais le sentiment qu’elle pouvait devenir un élément central, qu’elle en avait le potentiel. La reprise de 2023 lui a donné quelques scènes en plus, elle restait importante, mais j’avais un sentiment un peu trouble à son propos. La reprise de 2024 l’a mise nettement plus en avant, et le résultat était satisfaisant par certains égards, mais si j’en juge par les retours, il y a des sortes de « conflits de version » entre le ton des dialogues de Lucia V2023 et V2024, ce qui pose la question de l’harmonisation entre les deux.

C’est très réussi je trouve ce chapitre car dans l’écriture on la sent beaucoup plus blasée que les autres personnages… la ville est décrite de manière cartésienne plutôt qu’au travers des sens et de perceptions ^^ [Lucia] paraît plus enfermée que les autres personnages pour l’instant (dans le sens qu’elle a peu de marge de manœuvre)

[La scène du] tableau confirme [que Lucia] est différente du reste de la population… j’ai encore un peu du mal à savoir en quoi […] : j’aurai tendance que c’est lié à son « accident » d’il y a quelques années

[JOUR 2] on sent vraiment une battante dans la première partie [le récit de l’enlèvement] dans ses souvenirs ce qui contraste très bien avec la deuxième partie où elle [subit les événements]… […] elle a quand même un certain côté princesse : que ce soit pour les viennoiseries ou l’arrogance devant les militants. On sent dans ton écriture qu’elle joue avec les limites de sa cage…

Lucia : j’apprécie de plus en plus de la voir prendre sa vie en main

Lucia me pose des tas de problèmes à cause de son ambivalence et de ses incertitudes. Dans mes notes préparatoires, j’ai plusieurs fins pour elles, plusieurs arcs et tendances…

  • Surprotégée
  • Traumatisée (son historique est chargé en violence)
  • Déchirée entre sa famille et le monde
  • Son désir de reconnaissance et d’amitié
  • Incapacité à se projeter dans son avenir
  • Dureté et vulnérabilité
  • Superficiellement amorale, mais superficiellement morale aussi
  • Sans remise en question de la nature criminelle de sa lignée, car c’est sa « norme », sa réalité
  • Tantôt immature et mature, selon qu’elle « sait » comment gérer la situation,

Nous en rediscutions à propos des évocations de ce personnage dans le LIVRE 3, et de son côté à constamment jouer des rôles.

■L’humour

Les retours à ce propos sont irréguliers, mais apparemment les traits d’humour glissés fonctionnent. En tous cas, sur les deux lectrices à qui j’ai pu poser la questions. J’ajouterai que moi aussi je ris en lisant, et parfois en relisant. Ce n’est pas du « comique pour du comique », c’est souvent de l’absurde de situation : des gens très sérieux, avec un décalage entre leur image et les problèmes à résoudre ; ou bien des propos inattendus, qui surprennent.

Le pot de fleur qui tombe « comme par hasard » on me l’a fait pas à moi XD

« Les cochonnets se mettaient au régime  » => 😂

(et comment elle a tout boulotté !!)

Oui, Jul a boulotté toute la boîte de biscuits : le comique s’étale sur tout le chapitre, un biscuit ici, un autre là, puis un autre puis… oh, la fin. Et bien sûr, personne d’autre n’a mangé.

Jul : encore une fois, panique à bord XD ; Alekto : c’est toujours drôle de voir comment Jul la décrit comme une forteresse imprenable ^^

[Chapitre SABLIER] Alvise : j’avoue que je le voyais faire le malin mais je sentais qu’Alekto allait le surprendre alors je voulais voir sa réaction !! en vrai c’était très drôle et je suis très contente de leur association : ça donne un sacré boost à Alvise […]!

Et le passage avec café-crème [un chat] était très drôle, ça à l’air sorti de nulle part et c’est exactement pour ça que c’est très drôle ^

■À mort !

Je note que certains personnages font l’unanimité contre eux. C’est sûrement juste parce qu’ils n’ont pas eu de chapitre pour expliquer leur point de vue ! Ce sont des petits anges innocents ! (euh… peut-être pas le meilleur argument compte tenu de leur pedigree).

Geremie : mais quel enfer ce type vraiment… c’est officiel c’est celui que je déteste le plus

Ma première lectrice m’a aussi beaucoup réclamé sa mort, ainsi que celle de Bob. À chaque fois qu’ils apparaissaient ou étaient mentionnés : « quand est-ce que tu le tues ? » …

Mon « Geremie intérieur » vient parfois dans mon « bureau intérieur » pour se plaindre de l’image déplorable qu’on a de lui. C’est exaspérant et injuste.

Victor est également sur le banc des méchants les plus méchants. Il est tellement méchant qu’on n’a plus de mot, c’est un affreux… de plus de 70 ans qui se remet d’un AVC. Moi il me fait beaucoup rire : un des protagonistes les plus dangereux est un vieillard dont la vie ne tient qu’à un fil, qui est objectivement mourant, et l’incarnation de la fragilité. Mais à côté de ça, son mental est intact, et un des plus solides. Il a la rage, et une détermination sans faille. C’est pour ça que je l’aime bien : je lui trouve beaucoup de panache. Il est l’être le plus faible, le plus impuissant, et en même temps, il a une influence sans pareille sur les événements. Et cela n’a rien d’accidentel : il a forcé le destin en pleine conscience, avec persévérance.

■Arrière-plan de social-fiction

Je l’ai un peu évoqué dans un précédent article : le cadre du Regenland est une expérience de la pensée avec des différences sociales, économiques et politiques importantes par rapport à notre monde. Le but pour moi n’était pas d’en faire le thème majeur, avec des personnages militants ou convaincus, mais de présenter au contraire une autre normalité. Les protagonistes sont indifférents à ces éléments qui pourraient être polémiques si on s’avisait de les présenter dans un programme électoral (je doute d’être élue si j’essayais de « vendre » le Regenland).

L’idée derrière ce positionnement, c’est un peu la contextualisation en histoire : au Moyen-Âge l’idée même d’être athée ou matérialiste aurait été choquante pour beaucoup. De manière analogue, en ethnologie, on se confronte à une altérité qui paraît bizarre, et qui pour les intéressés représente le « normal ». En substance, le propos est simplement « il peut y avoir plusieurs normalités ; les sociétés peuvent évoluer vers d’autres équilibres, et il y a plusieurs manières de vivre des existences dignes et riches ». En contrepoint figure la problématique de l’enfer, qui se caractérise par son immobilisme, sa rigidité et sa certitude que rien ne peut changer (ou à la rigueur pour le pire).

Bref, tous ces questionnements ne figurent qu’en creux, et ne sont pas conçus pour perturber la lecture. C’est le principe même de la « normalité » : on ne s’en rend compte que lorsqu’on s’arrête pour réfléchir.

J’ai profité de la lecture de Moïra pour lui demander son avis sur l’effet.

disons que y a tout un pan de la littérature qui met sous le tapis ces sujets donc tu t’en dégages directement. Celles et ceux qui abordent ces thèmes sont souvent engagés sur ces sujets et ceux-ci deviennent donc un élément central de l’ouvre… là c’est juste pour saupoudrer : le thème principal c’est la liberté et le déterminisme et autour ces thèmes sont abordés : on peut ne pas y prêter attention (sauf sur ce [Livre 1 – Jour 2] chap5 où effectivement ça prend plus les devants) […] les personnes non sensibilisées ne capteront clairement pas tout

■Méta-lecture et discours sur le texte

« Lucas aimait jouer avec les idées. Faire des paris sur ses pronostics était un de ses loisirs. » => je lui aurai bien proposé de parier sur la suite de ton livre ^^

L’une de mes premières relectrices s’est beaucoup moqué de moi (mais aussi en général) de ce qu’elle considérait comme des personnages qui « suivaient le script » au lieu d’agir de manière cohérente avec leur caractère. Comme elle a la relecture acidulée et que cela semble être un ton de loisir pour elle, je tâche de ne pas le prendre personnellement (on ne redira jamais assez : la relecture de fond prend du temps, donc on dit « merci » à ceux qui font des retours).

Toujours est-il que ces piques ont nourri un dialogue de brunch de l’équipe d’Alvise au début du JOUR 2, quand Lucas propose à tout le monde d’aller au cinéma voir un blockbuster (il veut y aller parce qu’il est fan d’une des actrices). Cette situation légère est un point qui introduit un axe de réflexion autour de la malédiction. Elle emprunte à la notion de « scénario », car on écrit l’histoire, le destin d’un individu.

Cela permet d’ouvrir une forme de dialogue avec le lecteur, dans une optique un peu « Inception » (un rêve dans un rêve, et ici des scénarios dans des scénarios). C’est à dire que le lecteur lui-même a un livre entre les mains, donc un destin décidé, et le texte parle de comment se libérer quand quelqu’un a écrit votre vie à sa place.

Sur le plan de la méthode, ça m’a amenée à chercher comment libérer les personnages au moment de l’écriture, de sorte que certes, le texte final (celui qui existera quand tout sera bouclé) sera figé, mais en attendant, il est vivant et aussi libre que possible. Quand un ou une relectrice me dit « je ne m’y attendais pas« , je me dis « ouf !« . Et l’idéal, c’est que ces surprises arrivent régulièrement.

De ce point de vue, les retours de Moïra et ses prédictions m’aident à voir ce qu’on peut escompter à la fin de tel ou tel chapitre, et je soupire de soulagement à chaque fois qu’elle se trompe !

Si je dois quand même faire quelques prédictions, je pense qu’il devra appliquer la solution violent à un moment ou à un autre et que effectivement comme il l’anticipe, son groupe risque d’être transformé

Non Alvise ne se lance pas dans la conquête de la brigade en tuant tout le monde ! Et non, son groupe s’efforce de ne pas tomber dans une telle fatalité (c’est un enjeu central pour les protagonistes en LIVRE 4).

Tina : je suis prête à parier que c’est la prochaine copine de Lorenz !

… Elle est morte… environ 36 heures après le passage commenté…

J’ajouterai qu’une des difficultés consiste à clarifier le texte pour que la teneur soit claire même pour une personne lisant vite, mais qu’il recèle encore assez de densité pour être intéressant à la seconde lecture, et révéler des éléments qu’il aurait peut-être été difficile de repérer sans savoir quoi chercher.

■Commentaires transversaux sur la lecture

Le style est compréhensible dans l’ensemble (c’est mieux quand même, vu les volumes).

tu utilises presque que des phrases courtes… c’est très lisible mais d’un autre côté tu perds parfois le charme que pourrait avoir un ensemble plus long. Je n’ai pas trop eu de sentiment de hachure malgré des phrases parfois lapidaire donc bien joué

l’ensemble est particulièrement compréhensible je trouve… je pense que c’est accessible même si il y a de temps en temps du vocabulaire un peu soutenu

Je pense que ton public cible c’est plutôt « young adult » du fait de ton style… En terme de thématique, je trouve que ça colle aussi un peu, même si je le mettrait plutôt en roman adulte pour le coup.

Les thèmes sont appréciés (c’est toujours subjectif, mais ça fait plaisir).

L’univers a l’air très intéressant même s’il […] est assez peu décrit […]. On a quelques indices sur son fonctionnement au détour d’un chapitre qui en font ressentir la profondeur sans que ça ne soit jamais encyclopédique. D’un côté c’est très bien parce que c’est un roman et que je pense que tu as une volonté de faire réfléchir ton lectorat et laisser un peu de flou sur ce monde le rend proche du notre et on se sent d’avantage concerné par ces thématiques. D’un autre côté ma partie rôliste en demande clairement plus sur le lore, comprendre les enjeux à grande échelle, l’histoire des peuples qui l’habite, les Enfers etc.

C’est chouette de suivre le déroulé [de l’intrigue] au travers des yeux de plusieurs personnages : ça donne [des] points de vue différents sur les événements. […] Je vois […] ton roman comme une fresque plutôt qu’une histoire

Un large éventail de personnages aux motivations variées et pleines de nuances. […] Ils évoluent avec le temps, c’est agréable.

Mes personnages préférés dans l’ordre (en terme d’affection) :

  1. Alekto
  2. Lucia
  3. Alvise
  4. Jul
  5. Albert
  6. Lorenz

Après je sais pas ça commence à faire loin !! Après j’aime bien Lastôt et Eufemia sur la manière dont les deux sont traités mais clairement pas envie de les rencontrer pour autant !!! Et Geremie hâte de plus le voir !!!

Espoir pour la suite :

  • J’aimerais bien que Lucia s’affirme et continue de devenir de plus en plus indépendante
  • Hâte de comprendre le plan de Lastôr
  • Et aussi qu’Alvise dégage enfin le reste des Spinelli et prenne en charge les affaires !!
  • Jul je sais pas trop, j’ai du mal à savoir ou elle pourrait aller pour le moment
  • Alekto trop cool, juste hâte de savoir comment elle va se sortir de la malédiction… et peut-être retour aux Enfers ? en tout cas j’ai hâte d’en savoir plus dessus
  • Concernant le fantastique, je suis partagée… d’un côté c’est très cool d’un autre j’ai peur que ça devienne trop présent et que ça devienne presque commun
  • Un peu peur de ce qui est advenu de Bailey aussi j’avoue…

■Des réponses dans d’autres livres

Initialement, les chapitres étaient tous dans un ordre strictement chronologiques, mêmes les arcs narratifs très différents. Cela permettait d’avoir la réponse à un mystères en lisant des événements concernant d’autres personnages. Comme l’ensemble a été restructuré, certains mystères s’épaississent et ne reçoivent de réponse que dans un livre suivant.

Je ne sais pas à quoi est due la crise d’Alekto [à la banque]… je ne penses pas que ce soit dû à sa malédiction parce qu’elle va plutôt dans le sens de celle-ci au cours du chapitre… donc je pense que c’est vraiment le fait que ça lui rappelle les Enfers : que ce soit le côté sous-terrain ou très monumental, institutionnel et rigide (après ça pourrait aussi être un personnage mais je n’y crois pas trop pour le moment)

Dans le cas présent, le premier élément de réponse à cet incident du LIVRE 1 est dans le LIVRE 3.

C’est toujours un plaisir de discuter ! Vous êtes bienvenus aussi bien sur le fil des commentaires que sur d’autres canaux !

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