Le bilan du mois est l’occasion de faire un point sur tous les articles publiés, mais aussi d’aborder des sujets transversaux, trop courts pour un « véritable » article. J’en profite donc pour présenter des outils, de petites découvertes, des liens…
Le sommaire, façon mini magazine, est là pour vous permettre de chercher directement ce qui vous intéresse ! ✨
Sommaire
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🔷 Les articles de fond et l’utilitaire Zotero
Le gros du travail de fond traduit en article blog a consisté en un passage en revue du système FIM dans l’optique de playtests pour Trolls & Légendes. L’un des coup de frais entamé concernait le système d’expérience que je voulais alléger.
Mon but avec FIM est de pouvoir jouer facilement sur un créneau de 2h ou plus, avec des débutants ou des joueurs expérimentés. Je vise une synthèse suffisamment efficace pour que le système soit rapide à appréhender (mais assez consistant pour quand même avoir de l’intérêt en campagne), et utiliser le maximum du signage (et donc de la pagination) pour du scénario (ou des éléments de contexte concrètement exploitables).
Les articles du mois
Zotero est le nom d’un logiciel (libre, gratuit dans sa version de base) qui sert à organiser vos références bibliographiques. Je l’avais croisé il y a quelques siècles, puis oublié, et j’y suis récemment revenue quand j’en ai eu assez de vérifier pour la ixième fois l’année d’édition de « A la recherche d’une autre genèse » ou l’orthographe de « Stoczkowski » (on l’aura compris, je le cite beaucoup). J’ai constaté que la version actuelle de Zotero est plus confortable que celle de mon lointain souvenir.
- Compatible avec Firefox : je peux aller sur une notice de bibliothèque de la bnf (bibliothèque nationale de France) ou de la librairie en ligne Decitre, et d’un clic enregistrer les caractéristiques essentielles de l’ouvrage dans un dossier choisi du logiciel. J’ai testé aussi sur Babelio. Selon le site, toutes les informations ne sont pas correctement retranscrites, mais le peu qu’il reste à corriger est très supportable.
- Compatible avec Word (et Open Office) : une extension s’ajoute au traitement de texte (si on la sélectionne) et permet (pas encore testée) de gérer les notices bibliographiques et autres notes de bas de page (🎉🎊🧨🎈).
- Rassemblement des ouvrages : classés par bibliothèque thématique, par étiquette, et la possibilité de générer en un clic une notice bibliographique (💗).
🔷 Pour les abonnés
Conformément à ce que je vous annonçais le mois passé, j’ai commencé à mettre les gros téléchargements sur des articles à destination des abonnés.
Pour ce mois-ci, il y a une grosse mise à jour d’In-Existence, avec bouclage du troisième volume de la Toile de la malédiction. J’ai donc chargé tous les ouvrages à jour en PDF mis en page avec amour.
L’article pour les abonnés, et un plus ancien, sur les feuilles de style (pour tous)
🔷 Ménage et rangements du site
Le ménage, c’est important, mais c’est long et peu visible. Sachez que j’ai ajusté quelques étiquettes et catégories d’articles dans le but de faciliter la recherche d’anciennes publications.
J’ai également pris un grand moment pour revoir complètement la présentation d’In-Existence. Il y a désormais une page sur la civilisation du Regenland, avec des données valables pour le jeu de rôle comme pour le roman. Et j’ai commencé à mettre en ligne un lexique, essentiellement pour rassembler l’argot de l’univers. Vous pourrez ainsi renouveler votre répertoire d’insultes ! ✨
🔷 Podcasts et vidéos
Film noir
J’ai découvert par hasard les films noirs de Roberto Gavaldon (1909-1986, Mexique) présentés sur Arte.tv et j’ai été assez impressionnée par la construction de l’intrigue, sa densité et son efficacité tragique. Les films sont élégants, de l’humanité et de la fatalité. L’avancement dans l’histoire est calme, méthodique, sans longueur. L’efficacité du suspense, avec peu de moyens, s’allie avec une maitrise de la chute. Tout cela m’évoque le théâtre classique grec, avec un mélange de compréhension des tourments, et de distance.
Enfin, la distance est à mentionner avec nuance, car même lorsque je vois bien que le personnage va dans le mur, qu’il est odieux et que sa fin est « méritée », la manière dont le suspense est construit me met en empathie sans le vouloir, à souffrir avec le personnage. Résultat : je fais pause, et reviens plus tard ! Mais c’est déjà un bon point, car en général mon réflexe est le décrochage pur et simple. Or ici, la construction est à la fois noire, épurée et élégante, de sorte qu’il y a une satisfaction à étudier l’objet « film » (cadrage, dialogue, éclairage, rythme…) et pas juste « l’histoire ».
Je m’intéresse particulièrement au genre du film noir, car des aspects de son esthétique influencent In-Existence. Mon travail est imprégné par l’idée de tragédie (malédiction, lutte contre la fatalité), mais avec une orientation plus optimiste puisque rien n’est joué d’avance.
Censure chinoise et influence sur la création
Il y a tant de productions de masse de biens qui nous sont familiers et agréables (incluant du jeu de rôle et du jeu de plateau) en Chine qu’il est facile d’oublier la nature du régime politique. Un documentaire présenté sur Arte.tv s’intéresse à la manière dont l’intérêt du marché chinois pour de grands groupes, des producteurs à Hollywood (Sony, Disney…) les pousse notamment à éviter certains acteurs trop critiques, à censurer des scènes.
Je découvre ce documentaire après une discussion dans les commentaires sous un « L’ire ensemble ». L’un des aspects de l’échange portait sur les facteurs ayant une influence négative sur la qualité des productions à gros budget. Parmi eux figuraient :
- la volonté d’éviter les polémiques découlant d’une stigmatisation potentielle d’un antagoniste
- la volonté d’auteurs de défendre l’antagoniste, de le nuancer, de le justifier, et au final d’en faire un « gentil »
- la prise en compte de la censure dans des pays tiers
- la volonté de capter un public pour qui la morale religieuse en particulier est très importante (le public chrétien aux États-Unis semble, au vu de mes lectures et visionnage, bénéficier d’une considération accrue ces dernières années) ; dans ce contexte, les valeurs qui sont acceptables peuvent se résumer à (1) défense de la patrie (contre des complots et des corrompus), (2) célébration de l’effort professionnel, sportif, ou bref globalement du travail, (3) valorisation de la famille (mariage, réunion dans la tourmente, resserrement du cercle familial face aux menaces…)
- le stress de rentabiliser quand l’investissement est tel qu’il met une structure en péril en cas de contre-performance (tendance à refaire ce qui a déjà marché)
- les cadences de création et de production (quand on manque de temps, on va au plus facile, à ce qui est familier, à ce qu’on sait déjà faire)
- mépris pour le public, qui voudrait avant tout consommer sans se prendre la tête
En mentionnant la vente à des pays tiers et à la censure, je pensais surtout aux formules du succès des dramas coréens qui se vendent semble-t-il bien dans les pays majoritairement musulmans. J’avais quelque peu sous-estimé l’ampleur de la censure chinoise et de ses réseaux d’influence.
Avec ces éléments d’analyse en tête (et l’actuel contexte politique aux États-Unis), je suis curieuse de voir le développement des thématiques et des contenus dans les années à venir.
🔷 Retour de Trolls & Légendes
Comme annoncé précédemment, j’ai eu la chance et la joie d’être invitée à Trolls & Légendes à Mons en Belgique (19-20 avril). Du côté coulisses, c’est une convention vraiment intéressante, et dotée d’une organisation que je n’avais jamais vu ailleurs.
- Tous les invités (illustrateurs, écrivains, podcasteurs…) et leurs accompagnateurs (conjoints, parfois enfants) sont logés dans le même hôtel, ce qui permet de se voir au calme au petit-déjeuner et de discuter dans de bonnes conditions.
- Les repas sont servis dans un réfectoire réservé, avec bar et service complet (entrée / plat / dessert, et tout ça avec du choix et une qualité plus que correcte). Là aussi, c’est un cadre qui permet de vraiment prendre le temps de parler, tant création que pluie et beau temps.
- Des bénévoles disponibles, réactifs et positivement charmants. (Même si les bénévoles sont quand même largement charmants partout !)
Sur le plan plus technique, et en lien avec mes méditations système préparatoires, j’ai pu constater :
- Oui, avec la création simplifiée, on peut avoir des fiches remplies rapidement par les joueurs, y compris débutants
- Les mécaniques d’entraide sont efficaces, les joueurs s’en saisissent sans difficulté. En pratique, ça permet d’avoir deux personnages qui sont bons dans un domaine (par exemple la médecine ou l’occultisme) et qui ont un avantage objectif en terme d’efficacité à coopérer (un jet groupé pour deux) plutôt que tirer chacun dans son coin.
- La gestion de l’énergie (la dépenser pour éviter une blessure, concentrer telle dépense chez un joueur qui ensuite soignera les autres, prise de risque) tourne bien.
Je suis plus réservée sur l’ordre d’action (initiative en substance) et sur la gestion de la récupération et du soin, ou de la stabilisation des blessures.
Note : au final j’ai changé de scénario à l’arrache pour en prendre un plus léger qui a bien fonctionné.
🔷 In-Existence (et mes enquêtes sur le milieu de la création littéraire)
Après avoir publié l’article sur « relire et reprendre en pensant à la finalité du manuscrit », je suis tombée sur Bluesky sur un lien renvoyant vers une vidéo YouTube (que je viens d’intégrer ci-après) qui présente un peu la typologie « alpha lecture » et « bêta lecture ». En très bref :
- Alpha lecture : lecture ligne à ligne, s’attachant à améliorer le texte, le style, la fluidité, réduire les verbes ternes, etc. C’est donc de l’ordre de 1 chapitre lu dans la journée, et un exercice terriblement chronophage. Concrètement, ça correspond au gros de mon expérience en coordination d’ouvrage.
- Bêta lecture (« BL ») : le texte est fini, déjà repris, peaufiné, stable, consolidé. Le « niveau bêta lecture » qualifie un texte fluide, dont on comprend immédiatement et sans difficulté le contenu, qui est correctement ponctué, sans répétitions, ni excès de verbes ternes, ni incohérences.
Ce visionnage m’a interpellée, car j’ai eu l’impression en lisant des échanges et discussions que « bêta lecture » est confondu avec « alpha lecture », dans un grand tout de « lecture attentive et critique ».
J’ai continué à fouiner pour collecter des témoignages, des aspects sur les usages, les sous-cultures de l’écriture… Je me pose beaucoup de questions sur la relecture, ce qu’elle vise, ce qui en est retiré. Je prends des notes et je verrais quels enseignements j’en retire.
🔍 Si vous avez des ressources (vidéos, podcasts, blogs, ouvrages d’analyse littéraires…), n’hésitez pas à les signaler !
Pour consulter l’article du mois
Parmi les récentes découvertes à dépouiller figure le site « Entr’Auteurs ». Il s’agit d’un collectifs d’auteurs présents sur Wattpad qui s’engagent à lire un texte durant 2 heures et formuler un retour suivant une certaine typologie. C’est donc une nouvelle illustration de la question du besoin de relecture et de la recherche de méthodes associées.
Sur un premier regard, j’étais partagée. C’est bon pour le moral de se savoir lu, d’avoir des retours encourageants sur son style, son suspens… Mais dans mon expérience, les commentaires qui m’ont été les plus utiles étaient plus tranchants, du genre :
- 🪓💣🔥 « ce passage (paragraphe / chapitre) m’ennuie parce que (pas clair, pas fluide, trop d’infos d’un bloc, pas assez d’enjeux…)«
- 🔍👥📍 »je voudrais en savoir plus sur X, Y, Z (personnage, faction, lieu, élément de l’histoire de la ville…)«
🌱Journal de jardin
Avril 2025 a été splendide ! C’était un soulagement de ne pas subir de coup de gel tardif (2021 et 2022 ?), de sècheresse massive et précoce (2020), de nuées de limaces (2024 😱), de pluies continues (2024). Je ne me rappelle plus du détail des calamités de 2023, mis à part que l’invasion de limaces avait commencé en août 2023, avec un cauchemar au potager sur les tomates.
Chaque année est unique, et je suis dans l’expectative pour les calamités de cette année. La source de la mare faiblit, la pluie a beaucoup baissé, allons-nous vers une nouvelle sècheresse ? Autre chose ? Il est difficile de se réjouir de la beauté dans une parfaite insouciance tant le climat est déjà fluctuant, et cela en dehors de toute « vraie catastrophe ». Quant aux populations d’insectes, c’est faible, pour dire peu.
Mais en dépit de tout, il a fait un temps magnifique, les plantations se portent globalement bien, les arbustes et plantes transplantés sont en forme. La vigilance n’exclut pas de se réjouir des jeunes pousses et des cascades de fleurs, sauvages comme cultivées. En un peu plus de 5 ans désormais, la composition de « l’herbe » a changé drastiquement. Il y a beaucoup plus d’espèces, et elles sont différentes selon les coins du jardin (soleil, ombre, humide).
C’est très intéressant de voir comment la composition du couvert végétal évolue, comment les espèces se déplacent et colonisent un espace qui était tondu si ras qu’il n’y avait pour ainsi dire rien. La tonte différenciée (en gros, faire des chemins, et faucher ponctuellement ici une année) a une influence favorable sur l’arrivée des fleurs sauvages. Je ne sais pas si c’est la tondeuse elle-même qui transporte les graines, ou si c’est le fait que la végétation ait plusieurs niveaux (bas / haut) qui est le plus déterminant.
Rendez-vous à la fin du mois prochain pour de nouvelles aventures ! ✨


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