Dépouillement du sondage d’octobre 2025 (4) : suite de la section 2

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Bienvenue sur le quatrième volet du dépouillement du sondage sur les usages et les attentes des rôlistes !

Après un retour en arrière pour intégrer la dimension générationnelle, je repars sur le dépouillement.

Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter les indications méthodologies ajoutées sur le précédent article lançant le sondage.

Sommaire

  1. 🔷 Les outils de sécurité émotionnelle
    1. ■ Une affaire de génération
    2. ■ Une tendance un peu genrée également
      1. 📍 Qu’en retenir pour les éditeurs ?
  2. 🔷 Où on joue ?
  3. 🔷 Les commentaires libres
    1. ■Sécurité émotionnelle
      1. ● Avec des inconnus
      2. ● Nuances sur l’usage
      3. ● Jouer avec des gens qui n’en veulent pas
      4. ● Contre les outils de sécurité émotionnel
    2. ■ Goûts
    3. ■ Lieux de jeu
  4. 🐭 En conclusion ?

📍 Les analyses d’œuvres incluent toujours des éléments sur leur contenu. Si vous craignez d’être divulgâché, vous pouvez utiliser les titres des paragraphes pour vous faire une idée de leur thème.

Hormis les citations et les images

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🔷 Les outils de sécurité émotionnelle

📍🐭 Digression sur mon usage

Les outils de sécurité émotionnelle visent à éviter des expériences déplaisantes : confrontation à une phobie, scènes malaisantes pour diverses raisons. Je connais le principe, mais n’ai jamais eu l’occasion de l’utiliser comme joueuse (là où ça aurait pu me servir). J’ai grossièrement connu deux cas de figure :

  • moi joueuse : j’essaie d’exprimer pendant un moment que j’ai un souci, et il perdure, voire est accentué, car le MJ est de ceux qui estiment que l’héroïsme c’est quand on a poussé les PJ à bout, qu’ils ont survécu à une expérience traumatisante qui les a transformés et grandi. Désormais, je sais ce que je ne veux plus, c’était donc instructif.
  • moi meneuse : je crois identifier deux types de cas qui m’ont surprise. Dans deux parties sur table, les joueurs considérés ne montraient rien de leur gêne, et je n’ai compris qu’après coup, le problème. En jeu par forum, les soucis de communication, rampants, s’installent et trainent plus durablement, et là, même en devinant qu’un truc ne va pas, l’impossibilité d’obtenir un message de détresse clair (et donc pouvant être résolu) des joueuses (là, c’étaient bien des joueuses), je me sentais impuissante face à la dégradation.

J’ignore si ces outils auraient suffi à éviter les soucis en question. Je ne suis absolument pas spécialiste (c’est peu de le dire !) du sujet. Cela dit, en quelques minutes sur un moteur de recherche en tapant « sécurité émotionnelle jdr », on trouve des articles de blog, des liens, bref, de quoi se familiariser rapidement. Je vous mets le lien vers le texte le plus détaillé que j’ai vu.

En parallèle de cette série d’articles, je poursuis mes investigations sur le monde de l’édition, ses usages, ses débats. On retrouve certaines questions, comme celle des avertissements de contenus sensibles. Ma position est assez proche de celle de mon parcours en jdr : il y a des choses que je ne veux pas revivre, mais je ne suis pas toujours parfaitement convaincue par les outils proposés. Aussi, je note, et réfléchis.

■ Une affaire de génération

Si on considère les hommes et les femmes, par groupe : « moins de 10 ans » et « plus de 30 ans » on observe une tendance plus marquée à utiliser les outils de sécurité émotionnelle chez les nouveaux arrivants.

On se rappelle que les outils de narration partagée étaient également davantage demandé par les nouveaux rôlistes. Nous avons environ un quart des répondants « nouveaux rôlistes » qui estiment les outils de sécurité émotionnelle comme indispensables, et pour certains, ils sont même un critère de sélection des jeux.

■ Une tendance un peu genrée également

Si on étudie les chiffres plus dans le détail, on voit des tendances différentes entre hommes et femmes. Ci-après les données extraites. On se rappelle que ces données représentent de petits groupes : il suffit de très peu de réponses en plus pour faire basculer certaines catégories et proportions ! Il faut rester prudent avec ces données !

Chez les débutants, la part de l’ignorance est la plus élevée et diminue rapidement.

Du côté des femmes, j’ai supprimé les catégories avec vraiment trop peu de répondantes. On arrive à des usages importants et usuels.

📍 Qu’en retenir pour les éditeurs ?

Les outils de sécurité émotionnels décrits dans les textes que j’ai lu ici et là ne sont pas des mécaniques associées à un jeu en particulier. En tant que tels, ils peuvent être ajoutés à n’importe quel jeu.

Dans nombre de manuels de jdr des grandes gammes, on voit des sections « qu’est-ce que le jdr ? », qui s’adressent manifestement à des débutants. Je n’ai en revanche pas de souvenir d’avoir vu si souvent une section sur les méthodes pour assurer le bien être (ou éviter d’aller franchement au malaise et à « jamais plus je ne joue avec lui« ). Quitte à rédiger des explications à destination des MJ débutants (comment maitriser, éviter de planter un scénario), cela pourrait valoir la peine de se pencher davantage sur l’aspect « sécurité émotionnelle » et l’intégrer à ce didacticiel.

🔷 Où on joue ?

En dépit de la flèche, les graphiques sont bien complet ! Au moins sur cette dimension, les réponses semblent simples :

Hormis « chez soi » qui a peu de « jamais » tous les autres environnements sont visés par une profonde détestation ! 😮😅 C’est à croire qu’il y a des populations de rôliste qui auront du mal à se croiser (surtout les pro et anti club !).

Comme j’ai omis de demander « pourquoi », nous en resterons à des spéculations.

Hommes du panel 1
Femmes du panel 1

🔷 Les commentaires libres

Je reformule, résume, synthétise, en essayant de respecter au maximum l’esprit. Les copies effectives sont en « citation »

■Sécurité émotionnelle

● Avec des inconnus

Les outils de sécurité émotionnelle sont surtout utiles en clubs et conventions.

Mon utilisation des outils de secu émotionnelle varie en fonction des personnes avec qui je joue : Groupe d’amis = Confiance ; Inconnus = Prévention importante sur les sujets sensibles

● Nuances sur l’usage

Quand on joue en ligne, les messages privés peuvent être plus efficaces que des X cards : on prévient le MJ et tout peut être arrangé sans couper le fil du jeu.

En dehors des outils de sécurité émotionnelle, il y a aussi le fait de prévenir en amont des scénarios des thèmes possiblement sensibles.

Sur les X-card et les trigger warning : je n’en ai quasi aucun tant que cela sert le jeu. En revanche, je fais attention au public que j’ai pour ne pas aller aussi loin que ce que mon cerveau peut imaginer^^. Je me suis fait avoir une fois, sur forum, avec un joueur mineur (je l’ignorais, il me l’a dit après) venu sur ma partie malgré une alerte sur les possibilité de scène violente. On ne m’y reprendra plus.

Ma pratique est tournée vers l’écoute active, la demande préalable du consentement et l’assurance renouvelée que ce consentement demeure. Cela s’applique non seulement aux sujets éventuellement sensibles mais aussi au type de scène, à l’intérêt recherché dans la campagne, à l’heure de début et de fin, etc. On doit être d’accord à jouer le même jeu ensemble et s’assurer mutuellement que cela reste le cas, et (par exemple) une carte sur laquelle poser la main est pour moi un artifice trop déconnecté de la relation d’empathie que je souhaite qu’on ait autour de la table. Si j’ai besoin de cela c’est qu’il y a déjà un problème.

J’ai utilisé les outils de sécurité émotionnelle et, à l’usage, ce fut plus dangereux que sans. Je préfère faire confiance à mon ressentit, plutôt que de « lâcher les chevaux » en toute confiance en me disant que les joueurs peuvent sortir l’X card en cas de soucis pour eux. Non seulement « c’est trop tard », mais en plus, il peut y avoir un frein social en eux de ne pas vouloir stopper la description ou subir le regard désapprobateur des autres.

Concernant les outils de sécurité émotionnelle en jeu, en tant que meneuse je les utilise ponctuellement en fonction du jeu, de si c’est un one shot ou une campagne, et de mes joueureuses (à quel point je les connais). En revanche même si je ne les utilise pas systématiquement je peux être d’accord avec « j’ai un problème avec les jeux qui n’en prévoient pas ». Surtout en tant que femme quand on joue avec des gens qu’on ne connaît pas ou qu’on lit des nouveaux jdr, ça peut donner le ton et tirer les sonnettes d’alarme si dans des jeux d’horreur ou à thèmes lourds rien n’est prévu, ni trigger warning ni rien.

● Jouer avec des gens qui n’en veulent pas

J’aime énormément les différents genres de jdr, je trouve du plaisir dans des concepts de jeu parfois opposés 😅 J’adapte mon jeu à la structure, mais aussi aux joueurs autour de la table. Pour les outils de sécurité émotionnelle, mon avis personnel est qu’ils sont cruciaux et permettent de cadrer les sujets a ne pas aborder. Cependant, je joue régulièrement avec des joueurs (masculins) qui n’en utilisent pas, ce qui a parfois créé de l’inconfort, mais pas au point d’arrêter cette campagne, je sais dans quoi je m’embarque avec eux et les incidents n’ont pas été irréparables jusqu’à présent.

Pour ce qui est de la sécurité émotionnelle, en convention on en utilise. Mais quand joue entre potes on en utilise pas vraiment on préfère faire une pré-séance où on se met d’accord sur ce qui va poser problème ou pas. Moi je serai pour en utiliser un peu plus mais malheureusement je joue avec tous des mecs de la quarantaine et qui ne veulent limite pas en entendre parler.

Je veux aussi rajouter que quand j’ai commencé à jouer en étant jeune entre mes 15 et 20 ans de ces outils n’existaient pas et franchement ça m’a manqué plusieurs fois parce qu’il y a eu des abus à certaines tables et je trouve ça dramatique.

J’aimerais plus utiliser les outils comme la X card et tout mais comme je ne suis pas meneuse je ne peux faire que proposer et non imposer.

● Contre les outils de sécurité émotionnel

Sauf erreur, tous les témoignages « contre » sont le fait d’hommes.

Les outils de sécurité émotionnelle j’ajouterai la réponse « non seulement je ne les utilise pas, mais en plus je n’aime pas ça. »

Je suis contre le système de Xcard, questionnaire de taboo, et autres instruments du genre trop souvent utiliser par les joueurs pour forcer le MJ a modifier son histoire/scénario/campagne/PNJ ( voir forcer a changer des personnages du groupe ). Le système a débarqué il y a plus ou moins 5 ans dans l’univers du JDR j’en suis déjà a plus de 10 joueurs et joueuses interdites de mes tables pour abus du système. Du coup j’ai abandonné ce truc maintenant je met un disclaimer en disant que tu es un adulte gère toi en adulte nous avons tous des traumas ou des situations d’inconfort serre les dents et avance.

Les triggers Warning sont fait en session 0 pour moi avec mes joueurs pour être clair sur mes attentes et ce que je vais faire comme approche. Si un joueur est sensible sur tel ou tel sujet j’essaye de m’adapter sur le moment voir de supprimer le facteur problématique mais généralement je me contente de prévenir que certains sujet seront abordés.

Pour ce qui est de la X card, je pars du principe que je joue avec des adultes et que si ça va pas, ils le disent. Pas besoin de ce genre de « procédure ». Le jeu de rôle est certes un passe temps, mais un MJ fait assez de travail comme ça pour qu’on lui ramène une liste avec des triggers warning pour un OS comme si on commandait à la carte au restaurant. Le joueur doit aussi s’adapter à minimum au travail proposé.

J’aime les jeu complet, qui utilise toute la gamme des émotions possible, mes partie sont autant un jeu d’aventure, qu’un drame, qu’une comédie, etc..
La manière de jouer sont RP en dit long sur nous même, j’en profite pour sonder les cœurs. Je respecte les limites de chacun, mais j’aime pousser ma table dans ses retranchements.

■ Goûts

Je déteste les univers « sérieux » où les joueurs se prennent justement au sérieux avec des personnages tourmentés, maudits, traumatisés… jusqu’à la caricature.

Campagne la plus longue : 38ans de jeu et elle n’est pas fini…

Un jeu simple mais qui permet de faire de l’optimisation et des campagnes longues. Voilà…..

■ Lieux de jeu

En collège (enseignant)

Je réalise de nombreuses parties de découverte au profit des médiathèques de la communauté de communes.

Je joue beaucoup en bibliothèque, beaucoup de bibliothèques parisiennes en ce moment organisent des soirées jeu de rôle. Et les publics sont plus variés, je pense.

🐭 En conclusion ?

Lire les témoignage pour, nuancés et contre les outils de sécurité émotionnelle m’incline à aller dans le sens de leur développement et de réflexion en faveur de leur amélioration.

Je comprends les réticences sur la peur de se contraindre ou de s’embêter avec une procédure lourde qui casse ce qu’on a envisagé. J’ai eu des joueurs très sensibles, sur des aspects qui non seulement ne me dérangeaient pas, mais m’intéressaient, et c’était frustrant pour moi. A l’inverse, je me suis retrouvée aussi dans la position de la « personne sensible » qui subit, et c’était très déplaisant.

Et puis, au delà des malaises de l’horreur, il y a l’ennui. Aucun avertissement pour lui, mais c’est long. Et je me demande de quelle manière mieux anticiper, clarifier, expliciter, pour éviter ces extrêmes (le vide et les enfers). Parce que les deux sont, dans mon vécus, tout autant dissuasifs. Réflexion en cours, nous verrons dans les prochains mois si je suis frappée par une illumination ! Le cas échéant, vous en découvrirez la teneur sur ce blog.

Prochaine session de dépouillement dans deux semaines ! Nous entamerons le gros morceau des « univers » : médiéval, moderne, SF, et arriverons (j’espère) jusqu’à l’affaire des repoussoirs. Pour quelles raisons refuse-t-on d’acheter un livre ?

A suivre ! ✨

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