Il n’en faut parfois pas beaucoup, de l’ordre d’une anecdote, pour trouver de quoi créer une histoire. C’est le cas ici avec une dérive à partir de brèves à propos de l’attitude d’entreprises spécialisées dans la médecine de pointe, et plus particulièrement des prothèse.
Si vous consultez les étiquettes, vous noterez qu’il y a une mention de « ZoNorEc », une des civilisations de FIM, que vous pouvez aussi croiser à l’arrière-plan d’In-Existence. Elles fait partie des chantiers ouverts, avec une orientation de science-fiction « futur proche », un paysage inspiré de l’Australie (avec des forêts de fougères). Il y a des inspirations cyberpunk, mais en version ensoleillé ; des touches d’X-Files et de conspiration, de clandestinité, mais aussi de guerre froide, et des inspirations issues de la Chine contemporaine, ainsi que de Dubaï. Tout ça pour dire que je réfléchis à des pistes d’aventures diversifiées.
Qu’est-ce que FIM ?
FIM désigne à la fois un univers en création continue depuis environ 1999 et un système. Il s’agit du cadre de mes créations personnelles, aussi bien univers que scénarios ou romans.
L’univers FIM
FIM (ou Fortuna Imperatrix Mundi) désigne l’ensemble de mes créations, recouvrant d’une part un univers, et d’autre part un système. Cette page vous donne les clefs pour vous familiariser avec lui.
In-Existence
In-Existence est un cycle composé de trois séries autonomes. L’ensemble emprunte aux genres des histoires de gangsters, de l’urban fantasy et de la low science-fiction. Chaque série explore un aspect d’une même crise, complexe et multifactorielle.
Les références et citations sont tirées de : « La lettre Tech. Des start-up défaillantes et le retour de Three Mile Island » in Courrier international n°1770 du 3 au 9 octobre 2024, ou ici sur le site.

Les faits
En 2014, [Michael Straight, un jockey professionnel accidenté] avait pu acquérir pour 100 000 dollars un exosquelette de la marque Lifeward, qui lui permettait enfin de se tenir debout et de marcher, soutenu par ce harnachement bionique de métal articulé. Mais la machine est tombée en panne, dix ans plus tard, à la mi-septembre 2024, quand un banal câble s’est rompu sur la batterie de la télécommande logée dans une montre connectée. Michael Straight a appelé le fabricant pour s’entendre dire que, non, les modèles vieux de plus de cinq ans ne sont plus couverts par le contrat de maintenance. Lifeward n’a finalement accepté de réparer cette batterie, au prix d’un simple point de soudure, qu’après la publication d’un article dans une revue d’équitation, dûment repris par les réseaux sociaux.
[…] Pendant l’hécatombe du Covid, des respirateurs en panne ne pouvaient être remis en service dans les hôpitaux parce que leurs distributeurs, débordés et en manque de personnel, refusaient d’autoriser leur réparation par des techniciens indépendants, et même de fournir la documentation des machines.
[Quand les prothèses oculaires des] clients de Second Sight, société spécialisée dans les implants électroniques rétiniens […] ont cessé de fonctionner, […] ils n’avaient plus aucun recours [l’entreprise ayant fait faillite et fermé].
Et qu’en faire ?
Les situations sont à la fois choquantes et prévisibles si on considère qu’une entreprise n’est pas là pour faire la charité, mais pour engranger des bénéfices. Les incidents décrits ont lieu en l’absence de filet de sécurité social. Dans le cas d’une campagne dans laquelle les personnages-joueurs ont des activités clandestines, on peut imaginer…
- Pro bono (publico). L’équipe travaille régulièrement ou essentiellement pour une structure clandestine qui cherche à rétablir un équilibre, en s’attachant aux victimes d’inégalités et d’injustices, incapables de lutter sur le plan judiciaire (trop coûteux) contre des corporations.
- Recherche des plans. L’équipe est chargée de retrouver des plans et des informations techniques, qui constituent des secrets industriels (d’entreprises actives ou défuntes) pour permettre aux anciens bénéficiaires de faire réparer leurs implants.
- Diffusion et génériques. La mission peut viser à n’aider qu’une personne, ou impliquer une diffusion des données pour servir à davantage d’anciens clients en difficulté. On peut alors glisser vers des problématiques proches de celles des médicaments génériques, avec l’autorisation de la production par d’autres entreprises, afin de garantir l’accès aux soins à un prix plus bas.
- D’autres secrets. La recherche des plans impliquant de fouiller de vieux disques durs, voire des sous-sols avec des archives physiques, la découverte accidentelle d’autres informations, sensibles et dangereuses, n’est pas à exclure. La mission peut alors être le point de départ d’une campagne liée, mais sur une autre problématique.
On peut toujours jouer des cambriolages, ou le travail pour des corporations prêtes à trahir leurs sous-traitants à la première occasion (Shadowrun ?). Ces scénarios induisent un vécu de l’univers cohérent avec un message de désillusion et de suspicion.
J’ai envie de travailler sur des scénarios un peu plus positifs, de réparation et d’espoir. Fondamentalement, les défis techniques sont les mêmes, mais le sous-texte est différent. Cela n’empêche pas que l’équipe alterne les missions « pro bono » et celles payées correctement, avec des choix à faire. On peut imaginer alors une sorte de « panneau d’affichage » permettant aux personnages-joueurs de prendre des décisions « Non mais là, je suis à sec, j’accepte ce boulot et tant pis pour l’éthique » ou « D’accord on va aider, mais on pourra pas se payer le même matériel que pour une grosse mission, donc il faudra qu’on réfléchisse autrement« .


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