La passion des incipits

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Depuis plusieurs mois, je mène des investigations sur l’écriture, son écosystème, les ressources, les usages, la culture… Le marché est dense, avec beaucoup de propositions, des communautés de lecture, des éditeurs et d’autres professions de l’écriture. Il s’agit pour moi de mieux comprendre comment se place mon propre projet :

  • pour comprendre le marché (qui fait quoi, qui veut quoi, qui cherche quoi et où…),
  • pour parvenir à mieux évaluer mes textes (et les améliorer !),
  • pour mieux présenter mon travail, aux bonnes personnes.

J’espère que ces enquêtes seront aussi intéressantes et utiles pour d’autres, et que les liens vous permettront de trouver des ressources appréciables.

Aujourd’hui, j’opère une synthèse sur ce que j’ai trouvé à propos des « incipit » : ce qu’ils sont, les enjeux associés, les recommandations.

📝 Les pages autour d’In-Existence

Ressources et références :

Sommaire

  1. 📝Journal d’écriture
    1. ■ Je débarque, c’est quoi In-Existence ?
    2. ■ Les multiples incipit de B1
  2. 🍂 Deux incipit pour illustrer
    1. 👻 A1 – L’empreinte effacée
    2. 🐭 B1 -Les ombres du passé
  3. 🔷 Qu’est-ce qu’un incipit et quels sont les enjeux ?
    1. ■ Le « début » du livre
    2. ■ Les enjeux en sélection éditoriale
      1. ● Les étapes de sélection en édition traditionnelle
      2. ● La lecture de l’incipit et du synopsis
  4. 🔷 Une promesse au lecteur
    1. ■ Quelle est la problématique majeure de l’histoire ?
      1. ● La problématique détermine le genre
      2. ● Les genres évoluent au gré de l’histoire littéraire
      3. 🎯 Entre deux genres : quel public on cible ?
    2. ■ Qui / Où ? / Quoi?
  5. 🔷 Les ressources
    1. ■ Sur la première ligne
      1. ■ Sur le début en général
        1. 📑 Recommandations générales
        2. 🪓 Florilège de ce qu’il ne faut pas faire…
        3. 📍 Le péril de l’info dumping
    2. ■ Quelques notes…
  6. 🎄 En conclusion ?

📍 Les analyses d’œuvres incluent toujours des éléments sur leur contenu. Si vous craignez d’être divulgâché, vous pouvez utiliser les titres des paragraphes pour vous faire une idée de leur thème.

Hormis les citations et les images

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📝Journal d’écriture

■ Je débarque, c’est quoi In-Existence ?

📍Présentation d’In-Existence pour ceux qui découvrent !

Une crise d’origine surnaturelle bouleverse la ville de Demigo, catalyse des conflits en germe et entraine des révélations majeures portant sur l’essence même de la réalité.

Les événements sont narrés au sein de séries autonomes, chacune s’intéressant à un aspect du problème et à sa résolution, avec un ton et une orientation de genre spécifique. C’est un peu comme si on découvrait une période charnière à Gotham City, en s’intéressant à quatre groupes : (A) le Joker et la pègre sur fond de malédiction et de guerre de gang ; (B) Bruce Wayne pris dans une quête occulte et confronté à son dégoût du monde ; (C) des adolescents pris au milieu des conflits de gangs et découvrant des secrets mystiques préhistorique de la ville ; (D) des journalistes et des « arrangeurs » cherchant pour les uns à révéler des scandales, et pour les autres à les enterrer.

  • Série A – La toile de la malédiction : La Voyageuse parvient à quitter les Enfers avec l’aide d’un invocateur avide de vengeance, devenant une malédiction incarnée, mais elle refuse de tuer ses victime et cherche une solution pour se libérer.
  • Série B – L’emprise de l’ogre : Richesse et pouvoir ne comblent pas le vide existentiel de Maxim Arakel Lastôr qui s’engage dans une quête pour lever le Voile sur les secrets de la réalité et de son passé.
  • Série C – Le puits des âmes : Minette se passionne pour l’occultisme, tandis qu’Idra se débat au milieu des conflits de gangs ; ils auront besoin l’un de l’autre pour se tirer d’un entrelacs de crimes et de magie noire.
  • Série D – Le point de rupture : Jul a décidé d’enterrer son passé de fugueuse et de déterrer des secrets embarrassants, avec un talent particulier pour flairer d’improbables sources d’informations (et de complications).

■ Les multiples incipit de B1

Durant le mois d’octobre et début novembre, j’ai fait le bilan de mon travail sur « L’emprise de l’ogre » (alias « B1 »). Je n’étais toujours pas satisfaite de ma première partie d’ouvrage.

  • Incipit pas assez solide
  • Le lien entre Vanik et le reste des enjeux n’apparait qu’à la toute fin, de sorte que ça ressemble à une introduction de 500 pages en ce qui le concerne
  • Chapitres trop irréguliers en taille (et donc le rythme s’en ressent)
  • Trop d’informations de contexte sur JOUR 1 + JOUR 2
  • Les événements marquants n’arrivent qu’en JOUR 3… or j’ai vraiment besoin de certains aspects du début pour poser l’intrigue et ses enjeux. Je ne peux pas juste « démarrer en fanfare en JOUR 3 ».

Donc un peu comme « D » dans ses heures les plus sombres, j’arrivais à un bilan gênant:

  • Personnages ✅
  • Chronologie ✅
  • Cadre ✅
  • Enjeux ✅
  • Rythme ❌
  • Incipit ❌

Pour les incipit, sur B1, il y a eu… pas mal d’évolution.

  • Il y avait le jogging matinal de Lastôr en JOUR 2 et le point de vue de Lilyan, en pestant sur les Spinelli et le verdict du procès (ça ne compte pas vraiment, c’était avant la restructuration de début 2024)
  • Il y a eu un démarrage à l’asile psychiatrique du point de vue de Vanik qui se demandait s’il était lui-même aussi fou que son grand-père meurtrier
  • Un rêve mystique de Lastôr suivie de sa réflexion existentielle sur la Colline Creuse
  • L’arrivée en train de Lena Lowell, après plusieurs années à l’étranger, et en creux, le mystère du massacre des Rocheuses
  • Et l’actuel : Lilyan est directeur de la sécurité de LastôrEnt, un soldat au service de la vision de son patron ; il échange avec son mentor et précédent exécuteur des basses œuvres à propos des fausses preuves bricolées pour enfoncer les Spinelli (verdict le lendemain) ; il voudrait passer à autre chose et enterrer le passer à la suite ; pas de chance, la police se présente pour poser des questions à propos de ces falsifications.

Outre ces réécritures de commencement, j’ai entamé une phase de reprise de fond visant à avoir une première partie d’ouvrage (pas juste le premier chapitre, on parle de l’ordre de 200 pages) plus rythmées et immersives.

🍂 Deux incipit pour illustrer

Pour entamer cet articles sur les incipit, leur vie, leur œuvre, je vous propose de vous mettre quelques minutes dans la peau d’un comité de lecture d’une maison d’édition qui a beaucoup de collections, chacune dans un genre différent. Votre travail consiste à recevoir des dizaines de manuscrits et à les trier. On vous a expliqué « c’est facile, tu lis les 1500 premiers signes et tu dis si tu veux continuer à lire ou si tu laisses tomber« . Brutal et simple. Et on vous précise « Si tu gardes, mets-le dans la pile de la collection concernée. Si tu peux, ajoute un post-it sur pourquoi c’est là, ça aidera à trier derrière ». Un peu plus subtil.

Si vous avez quelques minutes pour mettre un commentaire en bas de cet article, n’hésitez pas à jouer au comité de lecture !

  • 💚 Je continue à lire A1, B1 (ou les deux) et je le mets dans la collection… (genre, voire public cible).
  • 💔 Je m’arrête sur A1, B1 (ou les deux)

👻 A1 – L’empreinte effacée

Entrée vivante dans le monde des morts, la Voyageuse restait libre. Elle progressait, vigilante aux changements. Autour d’elle, la brume paraissait désormais plus ténue, presque claire, tandis que des racines poussaient sur les parois du tunnel. Approchait-elle enfin d’une sortie ? Elle cherchait depuis si longtemps ! Des années, des décennies… des siècles, peut-être ? Elle avait oublié son nom et sa vie passée, mais pas l’espoir de s’échapper. 

Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Qui t’attend ?

Tu n’existes pas.

Un lacis de chemins se dessinait, hors de sa perception. Le changement assourdi se devinait dans un lavis sépia, tiède et oppressant. La marche sans fin restait indolore pour un corps anesthésié. Ce dédale mutable engourdissait les sens, jusqu’à ternir les pensées. Insidieusement, il incitait à l’acceptation et à l’abandon face à des forces démesurées, d’ordre presque cosmique. Seul l’esprit se confrontait à l’usure des suggestions muettes. La Voyageuse avait appris à les entendre et les distinguer de ses propres intentions.

Dans son linceul de soie vaporeuse,

Un songe livide,

Futile et lesté de pain noir !

Le dédale l’invitait à retourner dans les profondeurs des Cercles. Quiconque avait mangé au banquet funèbre appartenait aux Domaines sombres. La Voyageuse ne doutait pourtant pas de son droit à repartir. Son linceul prouvait son existence antérieure, celle d’une mortelle du monde matériel. Elle avait confectionné ce vêtement de soie d’araignée géante avec soin. Les effets ordinaires s’effaçaient en même temps que l’identité de leurs porteurs. Ce linceul ne protégeait pas les souvenirs, mais le sentiment de continuité. Sans lui, même en conservant ses compétences, elle ne pourrait exister.

Te soumettre en lucidité te libèrera avec dignité,

Rejoins le fil de l’eau !

🐭 B1 -Les ombres du passé

Œuvrer au second rang, c’était connaitre les rouages, à la fois subalternes et vitaux, de la puissance. Depuis les coulisses du quarantième étage, Lilyan Meirse s’informait et coordonnait. Une pièce remplie d’écrans de surveillance jouxtait le standard des urgences, lui-même proche des archives et de la salle de réunion de crise. Les équipements incluaient des appareils interdits dans le pays, sauf dérogation expresse. LastôrEnt n’en restait pas moins une entreprise privée, l’une des plus en vue de tout le Regenland, et la plus célèbre de Demigo. Une armée au service de la vision de son président.

Maxim Arakel Lastôr avait hérité du pouvoir d’une dynastie prospère. Âgé d’à peine plus de trente ans, il fascinait. On glosait sur les tragédies de son passé, on admirait son intelligence, on scrutait ses décisions dans tous les domaines. Développait-il ses affaires en ZoNorÉc ? Se retirait-il des hauts fourneaux d’AciédDem ? Quelles seraient ses prochaines acquisitions artistiques ? Auprès de quelle maison s’habillerait-il ?

Lilyan anticipait d’autres questions avec inquiétude : « Sommes-nous dirigés par des occultistes ? », « Où nous entraine l’homme providentiel ? ». Ça ne servait à rien d’y penser, et puis, il était en pause. Il avait promis à sa mère de vraiment se ménager après son accident, l’été dernier. Une bête fracture, un signe d’épuisement. Il grignota une poignée de fruits secs. La salle de repos n’était qu’une pièce aveugle sans apprêt ni attrait, collée aux archives. Divers journaux et magazines s’étalaient sur la guérite, avec un seul point commun : ils évoquaient l’empire Lastôr.

« Tu veux une revue de presse synthétique ? » s’amusa Lindsay Blum, le responsable des archives. La soixantaine, costume bleu acier bien coupé, il était son seul compagnon dans la pièce. « Il y a tellement d’articles, que c’est facile d’en rater un ! Mais je te rassure : nos archives sont bien à jour et complètes. »

🔷 Qu’est-ce qu’un incipit et quels sont les enjeux ?

■ Le « début » du livre

L’incipit est simplement le début du livre. Ce peut-être le prologue (s’il y en a un) ou le premier chapitre. Pour une définition complémentaire vous pouvez aussi consulter la page Wikipédia (et voir qu’on l’utilise aussi en musique !). Je synthétise ici les informations qui me paraissent les plus pertinentes, au sens « d’exploitable », concrètement.

La taille de l’incipit est vague. On distingue des stades critiques :

  • La première phrase !
    • Remarque : c’est assez radical, mais pas totalement faux. Je me rappelle clairement au moins trois textes en plateforme d’écriture et sur le forum d’écriture Cocyclic qui m’avaient immédiatement rebutée sur leur première phrase. J’avais envie d’arrêter de suite de lire. J’ai parfois poursuivi, mais avec un a priori très négatif. Sur un livre du commerce, posant la question « j’achète / je n’achète pas », la réponse aurait été claire et négative.
  • Le premier paragraphe
    • Note : il a ses propres enjeux (faire entrer efficacement dans l’histoire), mais peut aussi renvoyer à la fin du premier chapitre et à la fin de l’ouvrage. En effet, le début du livre ouvre les problématiques, et les « fins » sont censées apporter une forme de réponse.
  • Les 250 premiers mots
    • Note : ce seuil est utilisé par les anglophones ; il équivaut donc entre 1500 et 1750 signes en français
    • En clair = en moins de 3 pages, presque tout est joué.
  • Les 10 premières pages (ou le premier chapitre ?)
    • Note : la page dépend de la marge, de l’interligne et de la taille de la feuille ; ça représente donc entre 15.000 à 50.000 signes ! Pour du roman, on peut tabler sur max 20.000 signes. En fait, je pense qu’il faut plutôt comprendre « le premier chapitre », dans une optique où il aurait une taille consensuelle de l’ordre de 2000 mots. Ce volume correspond à un format d’attente qu’on voit sur les plateformes d’écriture et correspond à un style d’écriture plutôt normé. Je ne critique pas : je suis plutôt sur cette ligne.

■ Les enjeux en sélection éditoriale

Le parcours d’un manuscrit en édition classique est très sélectif et ne pardonne pas les approximations. Exemple: Une maison d’édition comme Atalante recevait de l’ordre de 800 manuscrits par an en 2023 ; et ne publiait en moyenne qu’un seul auteur francophone nouveau.

🔍 Pour les liens sur cette anecdote :

● Les étapes de sélection en édition traditionnelle

On a typiquement trois filtres à passer.

● La lecture de l’incipit et du synopsis

Sur le filtre 1, seul le format et la nature des fichiers compte. En revanche sur les phases 2 et 3, il peut y avoir élimination sur :

Fondamentalement, éliminer un texte sur l’incipit, c’est se comporter comme un lecteur ordinaire qui ouvre le début, commence à lire, et décide en moins de 2 minutes s’il achète ou repose. On voit tout de suite le poids immense qui repose sur ce début ! Il doit séduire à l’unanimité 1 à 10 lecteurs impliqués, bénévoles expérimentés ou professionnels (selon la taille de la maison d’édition).

🔷 Une promesse au lecteur

L’incipit annonce une histoire, il promet des enjeux et une ambiance. En le lisant, on doit savoir :

■ Quelle est la problématique majeure de l’histoire ?

Les anglosaxons parlent de « thème », mais à force de croiser les données, la traduction « problématique » m’apparait bien plus juste : on a une question, une tension, et l’histoire la résout. De quoi parle l’histoire ? Pourquoi continuer de lire ?

En moins de 3 pages, il faut que le lecteur sache quelle est la problématique; il décide de s’y intéresser ou repose. Un peu comme si on lui disait : « tu vas trouver ici quelque chose qui va t’intéresser et mériter d’y passer plusieurs heures de ta vie« .

● La problématique détermine le genre

Le lecteur détermine quel genre il lit (romance, enquête, etc.) et s’il a envie de se plonger dans l’histoire. Ici, j’ai l’impression que le « genre » peut être abordé moins comme un « type d’écriture » que comme une « famille de problématiques ».

  • Polar
    • Problématique : un crime est commis
    • Promesse : vous saurez qui a fait quoi, pourquoi, et comment l’enquêteur a trouvé
  • Romance
    • Problématique : deux personnages se rencontrent, se confrontent
    • Promesse : vous saurez comment ils sont tombés amoureux, de quelle manière leur relation s’est nouée

Pour certains genres très vaste comme « l’imaginaire« , la promesse se limite à « l’histoire comportera de manière déterminante et essentielle des éléments qui n’appartiennent pas à la réalité commune« . C’est assez vague, mais les sous-genres sont plus précis dans leur promesse.

● Les genres évoluent au gré de l’histoire littéraire

Les genres apparaissent après les œuvres. Parfois il suffit d’un livre, parfois de plusieurs qui partagent une problématique similaires. Et une fois qu’on nomme un genre, on y rattache de manière rétroactive des ouvrages déjà publiés, parfois de longue date.

Dès lors, se rattacher délibérément à un genre a un côté artificiel, car c’est une classification qui est amenée à évoluer. Dès qu’un genre a du succès, avec beaucoup de livres publiés, on éprouve le besoin de rassembler les publications en plus petits groupes, plus spécifiques.

Ainsi du côté des polars, on a « les meurtres en chambre close », les « whodunnit », les « thriller », les « thrillers psychologiques », les « thrillers domestiques », les « cosy mysteries »…

🎯 Entre deux genres : quel public on cible ?

Les grandes familles de classement indiquent le rayon de librairie où le livre est amené à être présenté. Et si on est à mi-chemin entre deux genres (deux problématiques donc), on devra opérer un choix sur le public ciblé prioritairement.

📘 Par exemple: l’Iliade (sur Wikipédia) est une épopée poétique (Poésie ?), classique (littérature blanche ?) avec des dieux (Imaginaire ?). De quelle grande promesse générique est-on le plus proche ? Sur l’Iliade par exemple, ça nous éloigne de la poésie pour hésiter entre le classique et l’imaginaire. On peut aussi se dire que  » l »imaginaire » implique d’office une écriture contemporaine, des problématiques qui sont proches de nous, que c’est un attendu implicite de ce grand groupe de genre. Bref, je m’attends à continuer de le trouver dans les classiques, et pas en imaginaire.

📙 Un exemple plus récent : Le Livres des passages, d’Alex Landragin (trad 2025, Cherche Midi). On est sur une œuvre d’une structure très intéressante, avec deux sens de lectures. Le premier est dans l’ordre de la pagination ; le second se fait en suivant des ordres de chapitre (par exemple : 5e puis 11e, puis 17e, puis 4e…). Les deux ordres donnent un sens différents à l’histoire. On a donc une « œuvre » très recherchée sur le plan de la structure ; et aussi un roman appartenant au grand groupe de l’imaginaire. Or il a été édité en France au Cherche-Midi. Au passage, ce n’est pas le seul livre relevant de l’imaginaire qui est édité par une maison généraliste, plutôt orientée « littérature blanche » (dans les liens ci-après). Alors pourquoi ces généralistes sortent-ils de l’imaginaire?

En quoi ces œuvres sont davantage de la « blanche » que de l’imaginaire ? Mon hypothèse : cela relève d’une mise en balance entre lecture lente, « intellectuelle », versus « lecture loisir ». Les deux livres considérés demandent un effort pour être appréciés à la hauteur du travail fourni par les auteurs.

En creux, avec ces éléments, on peut dessiner aussi les limites des genres et des ciblages du point de vue des éditeurs. En cas d’hésitation sur le rayon, le choix semble être :

  • Imaginaire : plutôt une œuvre « distrayante »
  • Blanche : plutôt une œuvre « exigeante », qui évoque des classiques littéraires (Baudelaire pour Le Livre des passages par exemple) ; d’un auteur déjà primé en littérature blanche

Pas exactement une science exacte, mais ça donne une tendance, une base de réflexion à affiner avec la suite des investigations.

■ Qui / Où ? / Quoi?

L’incipit répond aux premières questions générales permettant de se représenter l’intrigue.

  • Quel est le personnage principal ? Le lecteur tend à s’investir dans le premier personnage rencontré. Si on présente quelqu’un d’autre que le personnage principal, ce doit être pour une très bonne raison sur le plan dramatique, car c’est une prise de risque.
  • Quel est le cadre ? On doit comprendre si on est sur Terre, dans le passé, dans un pays particulier… et si le cadre est justement vague, alors ce doit être pour une très bonne raison. Par exemple : le personnage cherche à savoir où il est, ou l’intrigue met en scène délibérément une anonymisation, un vide existentiel.
  • Quel est l’objectif du personnage principal ? Qu’est-ce qui se passe ? Que veut le personnage ? Ici, on est parfois proche de la problématique, mais c’est plus spécifique, et parfois distinct.

Le livre promet implicitement de nous donner l’évolution du « qui », et l’issue du « quoi ».

🔷 Les ressources

Il y a énormément de ressources, de conseils, de suggestions… Je vous rassemble ici quelques unes de celles qui m’ont parue intéressantes, mais il faut garder à l’esprit que le déclic peut surgir au détour de tout type de recherche, et ce qui me parait lumineux dépend aussi de mon parcours et de mes propres problématiques d’écriture. J’espère que ces dépouillements et liens seront utiles à d’autres que moi !

■ Sur la première ligne

En l’état de mes recherches, c’est la vidéo qui m’a paru la plus pertinente sur la mythique « première ligne », et surtout, celle qui m’a le plus parlé. Mais elle l’a fait en me faisant repenser à des réflexions sur les divinités celtes et grecques durant la période archaïque (en gros avant -800), chez qui une partie du pouvoir d’évocation réside précisément dans un paradoxe (divinité qui guérit et sème les épidémie par exemple). Je ne sais pas si ce sera aussi lumineux sans en passer par là 😅.

■ Sur le début en général

On se rappelle que le début est souvent fatal en sélection de manuscrits, ce qui explique le nombre de vidéos qu’on trouve pour le premier chapitre, et parfois même juste la première phrase !

📑 Recommandations générales
🪓 Florilège de ce qu’il ne faut pas faire…
📍 Le péril de l’info dumping

L’info dumping, ce sont les pavés d’informations qui noient et ennuient les lecteurs. J’ai trouvé la vidéo efficace dans les solutions qu’elle proposait, à la fois dans l’identification du problème et sa résolution.

■ Quelques notes…

🎄 En conclusion ?

Il y a des aspects qui me sont devenus plus clairs (le lien problématique-genre) en écrivant cet article. Comme souvent, prendre le temps de synthétiser et expliquer ses recherches permet de clarifier la pensée, mais aussi de s’approprier les notions.

Vos retours de « comité de lecture » sont utiles, ils aident à savoir si les incipit sont arrivés à maturité ou si je me prépare à en faire encore 5 versions 😅🍵.

Au moment où cet article est programmé, vous serez probablement pris dans les courses de fin d’année. J’espère que la période s’annonce agréable et savoureuse ! (Oui, parce que c’est quand même important, le menu en cette saison !)

📆 Rendez-vous pour les prochains articles en 2026 !

📕 Quelques articles autour de l’écriture

A suivre ! ✨

Aperçu de mes notes et questionnements visant
Pas besoin d’essayer de lire ou de comprendre ! C’est juste un aperçu des notes et réflexions avant écriture.

C’est toujours un plaisir de discuter ! Vous êtes bienvenus aussi bien sur le fil des commentaires que sur d’autres canaux !

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