Fortuna Imperatrix Mundi

🔷 Quoi de neuf depuis le 2e dépouillement?

■ Les répondants

Nous sommes visiblement au bout de la phase de collecte d’informations, les données évoluent désormais très peu.

• Panel 1 : 697 → 698
  • Hommes : 526 réponses (environ 75%) → 527
  • Femmes : 171 réponses (environ 25%) → 171
• Panel 2 : 279→280
  • Hommes : 183 → 184 (65%)
  • Femmes : 82 → 82 (31%)
  • Ne se prononce pas : 14 → 14 (5%)

■ Genre ou âge ?

En étudiant les données durant le 2e dépouillement, j’ai constaté énormément de similarités dans les attentes entre hommes et femmes. Les courbes étaient pratiquement les mêmes, dans l’ordre des préférences. Une différences entre les deux genres enregistrés m’a amené à vérifier un point : est-ce que l’intérêt pour la narration partagée (qui paraissait plus fort chez les femmes en proportion) provenait vraiment du genre ou de la période d’entrée dans le jeu de rôle ? Car rappelons-nous que la population des répondantes est entrée massivement dans le loisir voilà moins de dix ans. J’ai donc pris mon courage à deux mains pour aller dans le dur des données et comparer les populations « moins de 10 ans de JdR » à « au moins 30 ans ». Les plus âgés n’expriment pas de rejet des mécaniques de narration partagée, mais leur adhésion est nettement moins forte.

En finissant ma dernière session de dépouillement, je me suis donc retrouvée face à une question existentielle : et si les différences (plus joueuses, moins lectrices) provenaient avant tout de la durée de pratique ? Et si en fait, on avait davantage de différences entre « anciens » et « nouveaux » qu’entre hommes et femmes ?

Pour le vérifier, il faut que je retourne en arrière sur certaines questions et que je refasse un examen par groupe d’âge. Note pour plus tard : si je refais un sondage (une fois que j’aurais oublié le temps insensé de dépouillement), il sera conçu de manière à faciliter le tri et croisement des données sur Excel !

🔷 Des carrières rôlistes ?

■Joueur puis auteur ?

J’ai donc passé un bon moment à rassembler toutes les données et les croiser par âge.

• Auteur : pratiquement personne chez les débutants comme chez les anciens ne se définit comme « auteur », mais on a quand même une population plus importante chez les « plus de 30 ans de JdR »
• Joueur : entre les « moins de 10 ans » et les « plus de 30 ans », on a une différence plutôt nette. Les données des débutants disent « je suis presque toujours joueur » tandis que celles des vétérans disent plutôt « c’est variable à rare »

Et en graphique, ça peut donner :

Ou bien en moins bricolé, mais toujours lisible :

Ce qui nous amène à la déduction : on commence « joueur » et on évolue progressivement. Les profils « je débute directement meneur » (voire auteur) sont marginaux.

Digression : je note que j’ai démarré il y a plus de 30 ans, directement meneuse et autrice, et que j’ai très peu été joueuse 🐭😅

■ Les femmes débutantes maitrisent-elles autant que les hommes ? (non)

En voyant les données sur l’évolution des « carrières de joueur », je me suis demandé si les débutants suivaient les mêmes usages en maitrise (MJ, meneur). J’ai sorti d’abord les 57 hommes (panel 1+2) et les 76 femmes (idem) ayant indiqué moins de 5 ans de pratique pour m’intéresser à leur pratique de la maitrise. Ces sous-groupes ne sont pas très nombreux, de sorte qu’il faut se garder de sur-interpréter de petites différences.

J’ai tout de même des catégories où les différences sont supérieures à 5%

• 0 à 5 : davantage de femmes
• 8 à 10 : davantage d’hommes

Les données sont limitées, mais il y a quand même une tendance chez les femmes débutantes à ne pas se lancer en maitrise, alors qu’un bon tiers des hommes se déclarent presque exclusivement meneurs ou meneurs très actifs (résultats de 8-10).

■ Comment évalue la part meneurs / non meneurs dans le temps ?

Constatant que les débutantes femmes se déclarent moins meneuses (n’oublions pas que l’étude est auto-déclarative), j’ai voulu jeter un oeil à l’évolution selon les catégories d’âge. Voilà la copie des données. J’ai mis « min » pour 0 et 1, car j’avais malencontreusement donner un minimum à 0 chez les hommes et 1 chez les femmes. J’ai donc associé ces deux valeurs.

Pour rendre les données plus lisibles, j’ai pris la liberté de les rassembler en trois groupe : non / moyen / oui :

(les encoches vertes, c’est parce qu’Excel n’aime pas d’avoir des sommes sur des nombres irréguliers de cellules apparemment).

Notons que pour les femmes de plus de 30 ans de JdR, les données sont si peu nombreuses qu’elles sont quasi sans valeur : il suffirait d’une ou deux répondantes pour faire basculer les proportions.

Chez les hommes on a une belle progression : au bout de quelques années de JdR, très peu d’hommes se déclarent « non-meneur ». A l’inverse, la part de réponses élevées, affirmatives, marquées (7 à 10) dominent de plus en plus.

J’ai omis les catégories de plus de 30 ans, car le nombre est si faible que ça n’a pas beaucoup de sens.

On a chez les hommes comme les femmes une tendance à aller vers la maitrise. En revanche, c’est moins rapide chez les femmes, moins affirmé.